En France, près de 12 millions de personnes vivent avec un handicap. Parmi elles, certaines présentent un handicap visible – mobilité réduite, usage d’un fauteuil roulant, déficience visuelle ou auditive – tandis que d’autres vivent avec un handicap invisible : troubles cognitifs, maladies chroniques, troubles psychiques, fatigues invalidantes…
Pour les entreprises, comprendre la différence entre handicap visible et invisible est essentiel. Cela ne relève pas seulement d’une démarche sociale : c’est aussi un enjeu de performance collective, d’engagement des salariés et d’attractivité en tant qu’employeur.
Dans cet article, nous faisons le point sur leurs spécificités, leurs impacts et les bonnes pratiques pour développer une véritable culture inclusive.
Un handicap visible est immédiatement perceptible par l’entourage. Il peut s’agir par exemple :
d’une personne en fauteuil roulant,
d’une amputation,
d’une déficience visuelle accompagnée d’une canne blanche,
d’une surdité nécessitant un appareillage.
L’avantage : la reconnaissance du handicap est plus immédiate. L’entreprise identifie rapidement les besoins d’adaptation, ce qui permet une mise en place plus rapide des aménagements (poste adapté, accessibilité des locaux, équipements spécifiques).
Le défi : ces collaborateurs peuvent être confrontés à des stéréotypes, à une forme de paternalisme ou à des discriminations plus visibles. Ils peuvent aussi se sentir réduits à leur handicap, alors que leurs compétences professionnelles dépassent largement cette singularité.
Le handicap invisible concerne près de 80 % des situations de handicap en entreprise. Il regroupe des réalités très diverses, comme :
les maladies chroniques (diabète, sclérose en plaques, maladie de Crohn),
les troubles psychiques (dépression, bipolarité, troubles anxieux),
les troubles cognitifs (dyslexie, dyspraxie, TDAH),
les douleurs chroniques ou fatigues invalidantes.
L’avantage : le collaborateur peut parfois évoluer sans que son handicap ne soit remarqué. Il a le choix de révéler ou non sa situation.
Le défi : l’absence de visibilité entraîne incompréhensions, préjugés ou manque d’aménagements adaptés. Beaucoup hésitent à en parler par peur du jugement, du manque de confidentialité ou d’un impact négatif sur leur carrière. On parle souvent de non-recours à la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé), car de nombreux salariés ne déclarent pas leur situation, ce qui peut aggraver leur isolement.
Handicap visible : les contraintes sont identifiées plus facilement, ce qui facilite l’organisation et la répartition des tâches. L’équipe peut s’adapter et mettre en place des solutions concrètes.
Handicap invisible : la souffrance peut rester silencieuse. Des absences répétées, des difficultés de concentration ou de communication peuvent générer des tensions si elles ne sont pas comprises. L’invisibilité peut être source d’injustices perçues (“il bénéficie d’aménagements mais on ne voit rien”).
La manière dont une organisation prend en compte le handicap est un baromètre de sa culture inclusive.
Valoriser la diversité renforce l’engagement des collaborateurs et la confiance dans l’entreprise.
Une politique proactive d’inclusion améliore aussi la marque employeur, un atout essentiel pour attirer les talents, notamment parmi les jeunes générations, très sensibles à la RSE et à l’équité.
En France, toute entreprise de plus de 20 salariés est soumise à l’OETH (Obligation d’Emploi de Travailleurs Handicapés), fixée à 6 % de l’effectif.
Reconnaître et accompagner les handicaps invisibles est donc un levier important pour atteindre cet objectif légal. Mais au-delà de l’obligation, il s’agit surtout d’un investissement dans le bien-être et la productivité des équipes.
Sensibiliser et former les équipes
Des ateliers ou conférences permettent de déconstruire les idées reçues sur le handicap visible et invisible.
Former les managers est essentiel pour qu’ils sachent accueillir la parole et orienter vers les bons relais internes.
Encourager la parole et la confiance
Créer un climat bienveillant où les collaborateurs se sentent libres de parler de leur situation sans peur du jugement.
Mettre en avant le rôle du référent handicap comme interlocuteur de confiance.
Mettre en place des aménagements adaptés
Télétravail, horaires aménagés, matériel ergonomique, accessibilité des locaux.
Adapter les process RH (entretiens, intégration, évolution de carrière) pour garantir l’égalité des chances.
S’appuyer sur des expertises externes
Les patients partenaires ou les associations spécialisées peuvent accompagner l’entreprise dans sa démarche inclusive.
Faire appel à des psychologues du travail ou des assistants sociaux peut aussi aider les salariés à trouver des solutions concrètes.
Valoriser les initiatives inclusives
Communiquer en interne et en externe sur les actions menées.
Montrer des témoignages positifs favorise le changement de regard et incite d’autres collaborateurs à se déclarer.
Le handicap visible et invisible représente un enjeu majeur pour les entreprises. Au-delà du respect des obligations légales, c’est une véritable opportunité : développer un environnement inclusif favorise la performance, l’innovation et la cohésion d’équipe.
En intégrant une politique handicap ouverte et proactive, les entreprises contribuent à changer le regard sur le handicap tout en renforçant leur attractivité et leur compétitivité.
La clé ? Considérer chaque collaborateur dans sa singularité et mettre en place une culture d’entreprise qui valorise la diversité.
Je suis salarié d’une entreprise partenaire de Coline.care
Plateforme de maintien en emploi